Interview Saison 36
A l'occasion du final de la saison 36, Vinzenz Kiefer et Erdogan Atalay se sont confiés dans une interview réalisée par Playboy Magazine. Les acteurs abordent divers sujets et reviennent avec humour sur leur quotidien hors du commun. Traduction ci-dessous:
Vous avez l’air de bien vous entendre, n’est-ce pas ?
Erdogan Atalay: On y travaille :) (rires)
Monsieur Atalay, Vinzenz Kiefer est à vos côtés depuis la saison dernière. En 18 ans d’Alerte Cobra, vous avez déjà eu 5 partenaires différents…
Erdogan Atalay: Oui, ils finissent tous par partir.
Vous connaissiez-vous déjà auparavant ?
Vinzenz Kiefer: Oui, nous avions déjà tourné ensemble.
Erdogan Atalay: Mais nous n’étions pas aussi proches. Maintenant nous avons appris à mieux nous connaître et aussi à nous aimer, n’est-ce pas mon chéri ? (rires). Nous passons ensemble plus de temps qu’avec nos femmes.
Avez-vous réalisé un rêve d’enfant en décrochant votre rôle d’Alex Brandt ?
Vinzenz Kiefer: Totalement. Quand j’étais petit, j’adorais les films d’action. J’en regardais toujours et maintenant c’est moi qui en fais, c’est le nec plus ultra. Je suis déjà monté dans des montagnes russes à couper le souffle mais c’est encore meilleur.
Erdogan Atalay: C’est ça, c’est comme si on t’invite à monter sur des montagnes russes mais personne ne te dit que tu vas devoir le faire une centaine de fois.
Monsieur Kiefer, qu’avez-vous appris de l’expérience de votre collègue ?
Vinzenz Kiefer: Je lui tire mon chapeau pour son énergie, sa bonne humeur qu’il amène tous les jours au travail. Des fois il y a des jours où je me lève du mauvais pied, ayant mal dormi, me sentant pas très bien. Puis arrive Erdogan et 10 minutes après je suis en pleine forme. Peu de gens me font cet effet.
Erdogan Atalay: (faisant semblant de pleurnicher) Mais tu n’as aucune idée de tout ce que ça me demande.
Vinzenz Kiefer: Mais tu peux toujours me l’expliquer (rires). Et Erdogan peut se reconnaître en moi, comme lorsqu’il était plus jeune. Et il peut porter un regard de fierté paternel quand il voit ce que je fais.
Erdogan Atalay: Mon jeune Skywalker
Vinzenz Kiefer: Obi-Wan Kenobi ! (tous les deux rigolent) Bien sûr, je profite naturellement aussi de son expérience sur le tournage. Parfois, il vient me parler à l’écart et me dit: « Fais attention à ceci ou cela, ici il peut se passer telle ou telle chose ». Et ses conseils se révèlent toujours justes. Il a vraiment ses habitudes. Si quelque chose commence à brûler, il ne va pas prendre d’extincteur mais va l’éteindre avec ses mains.
Votre rôle vous suit-il dans votre vie de tous les jours ? Avez-vous le réflexe de sortir votre pistolet lorsque quelqu’un vous coupe la route ?
Erdogan Atalay: Non, pas ça. La façon dont nous nous comportons sur le tournage est toujours dans le cadre d’un risque calculé. Quand nous sommes sur la route, nos cascadeurs vont aller percuter les glissières de sécurité avant de nous écraser. Ça on ne peut pas l’attendre de gens lambda. Mais j’ai dans la vie privée un petit tic: Quand je traverse une rue avec quelqu’un, je retiens toujours cette personne pour d’abord regarder s’il n’y a pas une voiture qui arrive. Ou comme cette fois où j’étais à Majorque entrain de danser. Là je vois une femme qui dansait en reculant, derrière elle il y avait une marche et elle ne l’a voyait pas. Je me suis précipité sur elle pour l’éloigner de cet endroit. Peut-être qu’il ne se serait de toute façon rien passé mais peut-être aussi qu’elle aurait pu tomber en arrière.
Vinzenz Kiefer: C’est aussi une partie de ta personnalité. Tu repères tout immédiatement. Je connais deux personnes qui sont comme ça. Tu es l’une d’entre elle, l’autre est un U.S Marine des forces spéciales.
Erdogan Atalay: Oui, ce don est un problème… Je voudrais bien aussi monter sur une montagne russe et m’amuser. Mais je reste toujours assis calmement et guette le moindre danger.
Vinzenz Kiefer: Parfois, il fait même des petites siestes dans les loopings.
Vous devez être en bonne forme physique pour votre travail. Fréquentez-vous une salle de sport ?
Vinzenz Kiefer: Je me suis inscrit lorsque je suis arrivé dans la série. Mais je n’ai pas beaucoup de temps pour y aller. J’en fais un peu à la maison, de la musculation, ce qui est suffisant si vous le faites correctement. Et sur le tournage nous avons aussi des entraineurs et phytothérapeutes.
Erdogan Atalay: Il y a des phrases dans les scénarios que je déteste. « Les héros se déshabillent, on peut voir leur corps musclés. » Mais c’est le travail qui nous maintient en forme. On travaille 5 jours par semaine et il n’y a pas un jour sans que nous courrons, sautons, bondissons. Avec tout le chocolat que je mange, je devrais facilement peser 100 kilos de plus mais j’arrive à le brûler encore facilement.
Monsieur Kiefer, avez-vous peur de vous blesser sur un tournage ?
Vinzenz Kiefer: Si tu as cette crainte, tu es au mauvais endroit. La peur est toujours mauvaise conseillère.
Vous ne connaissez donc pas la peur ?
Vinzenz Kiefer: Vous devriez me voir lorsque je regarde un film d’horreur ! Pendant je reste assez serein. Mais quand le film est fini, arrive toujours le moment où je vérifie toute la maison avant d’aller me coucher dans mon lit. Même si je sais que c’est idiot. C’est tellement puéril comme peur mais c’est comme ça.
Erdogan Atalay: Celui qui n’a aucune peur est un idiot, je vous le dis. La peur ou la prudence, comme on peut aussi l’appeler est quelque chose qui maintient en vigilance.
Vinzenz Kiefer: Plus jeune, j’avais une fois demandé à mon père ce qu’était un héros. Si c’est un homme qui n’a peur de rien. Il a répondu « Non, un homme qui n’a peur de rien est un imbécile. Un héros est un homme qui surmonte sa peur pour une bonne raison. »
Etes-vous aussi dans le privé des fous d’adrénaline ? Monsieur Atalay semble apprécier rouler à 300 km/h avec sa Maseratti sur l’autoroute.
Erdogan Atalay: Ça je le fais uniquement quand la route est vraiment dégagée. Je n’embête et bouscule personne, je trouve ça totalement stupide. De Berlin à Munich, il y a une belle portion illimitée avec 6 voies. Quand vous y allez très tôt le dimanche matin, vous pouvez vraiment faire de la vitesse.
Vinzenz Kiefer: Je le fais aussi, cependant, uniquement quand je conduis seul. Mais pour le moment je n’ai pas de voiture, je conduis une trottinette électrique. Ça ressemble pas trop à un fou d’adrénaline, n’est-ce pas ? M’enfin, j’aime bien aussi m’exercer au lancé de couteaux. Ça c’est mon père qui m’y a initié…
Votre père qui était un prêtre catholique ?!?
Vinzenz Kiefer: Exactement !
N’est-ce pas génial ?
Vinzenz Kiefer: Je le fais toujours avec plaisir, c’est tellement prenant. La plupart des gens aiment les lunettes de soleil ou les montres, mois j’aime les couteaux. Même si j’aime bien aussi les montres.
Ça se voit. (Kiefer porte une Rolex). Vous portez tous les deux de belles montres et des bijoux. Avez-vous un faible pour le bling-bling ?
Erdogan Atalay: La bague est faite sur mesures. Dessus il y a les initiales de mes proches.
Vinzenz Kiefer: Le bijoux doit avoir pour moi une signification. (montrant son collier sous son T-Shirt auquel est accroché une croix et une plume argenté). Mon pendentif me rappelle qui je suis et quels sont mes rêves. Et la bague avec une pierre précieuse, c’est un cadeau de ma copine qui me l’a rapporté du Tibet.
Comment décririez-vous votre stylé général ?
Erdogan Atalay: Une fois quelqu’un m’a dit: « Erdogan, tu portes tes vêtements tellement longtemps qu’ils finissent par redevenir à la mode » (Rires)
Pour notre séance photo vous avez porté des costumes. Mais vous êtes venus à la séance avec des lunettes de soleil d’aviateur, blousons de cuir, chaînes en or…
Erdogan Atalay: Je suis Turc, qu’est-ce que je devrais porter d’autre ? (rires). Non, je peux m’habiller correctement à l’occasion. J’ai un smoking, des costumes, je peux m’habiller élégamment si j’en ai envie. Mais sinon, j’aime porter des vêtements de plein air avec pleins de poches, où on peut ranger tout ce qu’on veut dedans. Il y a longtemps, je n’achetais que des des bottes de cow-boy, même en peau de serpent. Mais c’était dans les années 80.
Vinzenz Kiefer: J’aime bien la mode. Mais après un certain âge, un homme doit trouver son style. Après 30 ans, courir après les dernières tendances, ce n’est pas pour moi. Il y a aussi des gars qui font cela par passion, dans ce cas, ça se défend.
Erdogan Atalay: Ça peut aussi être une forme d’Art.
Vinzenz Kiefer: Exact. Je porte ce que j’aime. Souvent un costume classique, là je suis un peu conservateur. Ce qu’on porte a beaucoup à voir avec le respect. Quand quelqu’un reçoit un prix ou deux personnes se marient, je ne peux pas venir habillé comme un chanteur de Volksmusik.
Ça peut aussi être un certain rituel. Mon ancien phytothérapeute qui était joueur de Rugby m’avait une fois raconté qu’il avait toujours son maillot propre et repassé accroché dans son placard. Celui-ci sera juste porté lorsqu’il y a un match, comme un uniforme toujours prêt. Ça m’avait impressionné, cette attention qu’il avait pour ce simple vêtement qui montrait le respect qu’il avait pour son club. Depuis j’ai une toute nouvelle vision de mes costumes et les porte toujours consciemment et avec attention.
Erdogan Atalay: Moi je suis complètement différent. Mais t’as raison pour l’histoire du respect.
Vinzenz Kiefer: Il y a une super citation de Karl Lagerfeld qui dit « Un Homme qui porte des pantalons de jogging a perdu le contrôle de sa vie ». (rires)
Dans quel genre de vêtement nous vous verrons jamais ?
Erdogan Atalay: Dans une robe.
Vinzenz Kiefer: Là, je ne peux pas en dire autant. Ma soeur me déguisait souvent en princesse quand j’étais petit.
Interview réalisée en Novembre 2014 par Birgit Querengäßer pour Playboy Magazine - Traduction et adaptation par Zoid' & Anna / AlerteCobra.info. Pour toute reproduction, merci de mentionner la source ;)